La tuerie de masse de la Nouvelle-Écosse et COVID-19 (Applications de EMRV et SET)


19 Avril 2020

Les protocoles d’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV) devraient être revus pour s’assurer qu’ils fonctionnent au plus haut niveau de compétence

Sans cesse nous avons rappelé aux professionnels l'intérêt de l'usage généralisé de nos protocoles communautaires EMRV envers toute forme de violence et individus préoccupants (POC), qu'ils soient un enfant ou un adulte. Cela signifie que les agences gouvernementales de secteurs de la santé mentale, des services sociaux, de la probation et de la liberté conditionnelle, ainsi que de la police, des pompiers, des hôpitaux, des écoles et d'autres milieux professionnels doivent être attentifs à toute preuve éventuelle qu'un individu s'engagerait sur une voie qui mènerait à une forme grave de violence. De plus, on devrait aviser et rappeler de manière régulière qu’il existe des protocoles mis en place et que toute personne se sentant préoccupée par rapport à quelqu’un ne devrait jamais hésiter à appeler la police ou autres organismes partenaires de l’EMRV.

La violence grave est un processus évolutif, personne ne craque soudainement. Alors que les détails de la tragédie de la Nouvelle-Écosse continuent de se préciser, nous savons qu’une “période critique” a commencé lorsque d‘autres personnes extérieures qui s’identifient aux actes du coupable, car ils verront leurs propres niveaux de risque augmenter, faisant d’eux des personnes à risque important pour la communauté. L’importante médiatisation de la violence ne provoque pas forcément un pic chez les personnes qui étaient dans la « zone d’impact », il ne passent pas de « zéro à soixante » en vue de reproduire le crime eux-mêmes. Au lieu de cela, l’importante médiatisation de la violence intensifie les symptômes déjà présents chez les personnes. Essentiellement, une personne qui regarderait la couverture médiatique de cette tragédie et qui pensait déjà à commettre un crime, tuer d’autres personnes et peut-être se tuer elle-même, présentera un pic aigu dans son niveau de risque pour au moins les deux prochaines semaines suivant la tragédie.

Souvenez-vous que les domaines de l’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence et les Réponses aux Crises/Évènements Traumatiques sont directement liés. Notre quatrième « E-Alerte COVID-19 » a été publié le 16 Avril 2020 avec le but de rappeler aux professionnels ce problème important en raison des pressions relationnelles croissantes à cause de la mise en quarantaine. Malheureusement, le fusillade en Nouvelle-Écosse souligne et intensifient le fait que la violence grave peut engendrer des traumatismes, mais que les traumatismes peuvent aussi engendrer de la violence. Comme il a été mentionné :

L’importante médiatisation des traumatismes intensifient les symptômes déjà présents chez les personnes et les systèmes (familles, milieux de travail, communautés, etc.). De nombreuses personnes qui étaient déjà en état de détresse pré-COVID-19, ou qui présentaient déjà un potentiel de violence ou des idées suicidaires noteront des changements accrus dans leur comportement de base à mesure que la quarantaine se prolongera. Même dans les meilleures circonstances familiales possibles, trop de temps avec ceux que nous aimons entraînera naturellement une augmentation de l’anxiété déclenchant une phase de distance où nous avons besoin de temps séparés jusqu’à ce que la séparation ravive le désir d’être proche à nouveau. En thérapie familiale, nous appelons cela le « cycle de rapprochement et d’éloignement ».

Bon nombre de nos personnes, familles et enfants à risque élevé ont pu maintenir un certain niveau de fonctionnalité grâce à la fréquentation des écoles pour les enfants et le travail pour les parents, le personnel soignant ou les partenaires qui les ont aidés à gérer l’anxiété que la proximité permanente aurait engendrée.

La mise en quarantaine, les pertes d’emplois ou les menaces de pertes d’emplois pendant la pandémie, ainsi que la constante proximité, ont intensifié les anxiétés familiales et, par conséquent, les risques qui auraient été inactifs pré-COVID-19 sont dorénavant activés. Nous constatons déjà une augmentation de violence familiale et relationnelle ainsi que de maltraitance d’enfants dans de nombreuses régions. La plupart des personnes et des familles s’adapteront à cette situation temporaire, mais certains ne s’adapteront pas.

Il s’agit du contexte le plus unique d’Amérique du Nord pour qu’une fusillade de masse se produise car nous sommes déjà dans une « période critique prolongée » due à la pandémie de COVID-19. Cela signifie que nous avons deux « zones d’impact » qui se chevauchent et qui augmenteront considérablement le risque de violence ou de meurtre-suicide par ceux qui aspirent déjà à la violence grave. La prévention vient d’une collaboration compétente et réussie.

Remarque : C’est une ALERTE de l’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV) et du Système d’Évènements Traumatiques combinés :

Applications de l’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV)
Dans de nombreuses fusillades de masse, les auteurs de ces actes souffrent de dépression, sont suicidaires et meurtriers, et ont l’intention que leur attaque prévue soit leur « dernier acte » avant d’être tués par la police ou de se suicider. Dans d’autres fusillades de masse liées à la haine, l’identité des auteurs de l’acte est alimentée par leur narcissisme et la dynamique sociale générale autour d’eux.

En comparaison, dans la violence au sein de milieux de travail, les auteurs sont tellement centrés sur eux-mêmes que la violence vise à blesser ceux qu’ils estiment être la source de leur douleur : ils sont influencés par la micro-dynamique de leur propre vie. Mais les auteurs de fusillades de masse à caractère haineux sont plus souvent influencés par la macro-dynamique, y compris le langage et les différents points de vue des dirigeants politiques, les médias traditionnels et en particulier les réseaux sociaux qui sont mis à jour régulièrement et reflètent leurs pensées tordues et perturbées.

Nous affirmons que « personne ne peut commettre un acte de violence majeur à moins qu’il ne se sente justifié d’attaquer cette cible ou ce type de cible ». Par conséquent, les individus déjà fortement engagés à agir violemment peuvent avoir une seule interaction avec quelqu’un ou lire un message convaincant qui deviendra, non pas la cause, mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Nous affirmons également que « la violence grave est un processus évolutif : personne ne craque soudainement ». En effet, il s’agit souvent d’un long processus qui permet à des gens d’en arriver au point où ils sont capables de commettre des actes de violence de masse, jusqu’au petit incident qui renforce leur décision de commettre cet acte. Il est possible que le poids de la pandémie ait joué un rôle dans les fusillades en Nouvelle-Écosse, mais la planification apparente indique qu’il y avait un niveau élevé d’engagement soutenu bien avant que l’acte ait été commis.

Ceux qui n’ont pas reçu de formation en Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV) supposent que l’auteur des actes a simplement « craqué soudainement ». Ce qui est troublant, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui ont été « préparés » à la violence grave dans le passé, mais qui n’ont pas agi parce qu’ils n’avaient pas la dernière justification nécessaire pour les pousser à franchir le seuil.

Alors que ceux qui commettent les meurtres de masse liés à la haine sont souvent plus en phase avec la macro dynamique, l’élément déclencheur pour finalement arriver à commettre le délit est souvent une micro dynamique telle qu’une rupture, une perte d’emploi ou même un simple affront. Beaucoup trop de professionnels se sont concentrés sur la micro-dynamique comme cause lorsque c’est l’interaction entre toutes les variables mentionnées qui contribue à la violence grave.

Cela requiert notre attention toute particulière aux évènements qui sont actuellement très médiatisés, les commémorations de tragédies passées qui avaient été elles-mêmes lourdement médiatisées, et comment ces derniers interagissent avec les micro-dynamiques des personnes (ou groupes de personnes) qui nous préoccupent et nous inquiètent.

Que faire ?
1. La « Pratique du Calme ». - Le premier principe de réponse aux crises et traumatismes
Cette alerte a pour but de nous rappeler de faire notre part dans l’identification précoce et la prévention de la violence, ainsi que de chercher ceux qui, selon nous, pourraient être affectés et touchés par un traumatisme dû aux événements internationaux. Nous avons signé des protocoles multi-disciplinaire prenantes EMRV qui peuvent être appliqués à toutes les formes de violence, nous vous encourageons donc à les consulter et les utiliser si besoin. La connaissance de nos équipes et protocoles devrait nous permettre de faire régner le calme. À ce titre, nous devrions prêter attention à toute personne préoccupante dans une optique de EMRV et de tout groupe ou personne qui, selon nous, pourrait être traumatisé par les événements actuels ou des traumatismes passés dans une optique SET.

2. Discuter au niveau du Comité de l’EMRV dans chaque région du protocole
Qu’il faille aviser et rappeler en milieu d’année aux élèves, au personnel, aux parents et aux autres que nous avons un protocole EMRV qui peut être appliqué à toutes les formes de violence ; l’anxiété locale diminuera à mesure que l’on rappelle à vos collectivités que vous avez un processus en place et que toute préoccupations liées à la menace sera prise au sérieux. Cette période critique prolongée actuelle sera certainement étendue au moins jusqu’à fin juin.

3. Rester très vigilant lorsque vous recevez des rapports concernant un individu préoccupant (POC) :
(C.-à-d. des élèves actuels ou anciens, quelqu’un du personnel, des parents, des collègues, des membres de la collectivité, etc) présentant des « comportements inquiétants ». En raison des incidents très médiatisés qui se produisent chaque semaine, nous devrions aussi être vigilants à l’égard de toute personne qui pourrait éprouver des difficultés à l’heure actuelle et envisager des moyens de les mobiliser de façon stratégique ou, à tout le moins, de les surveiller au besoin.

4. Soyez attentifs s’il y’a un changement dans le comportement d’un « individu préoccupant »
Il est important de recueillir des données en collaboration avec des organismes de soutien locaux et d’effectuer d’autres évaluations avant de prendre des mesures disciplinaires ou interventionnelles. « La phase I (EMRV) passe outre la suspension. » Cela comprend ce que les Services secrets ont appelé le comportement de répétition le plus important.

5. Renforcer vos relations au travail :
De nombreux organismes multi-parties prenantes en collaboration avec la Police constituent le fondement de la phase I du processus d’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV), et les responsables de EMRV devraient établir des liens officiels entre eux pour examiner le protocole et le processus de l’EMRV. Comme l’indique la 10e édition du « Protocole d’Évaluation des Risques liés à la Menace de Violence : une approche communautaire », le plus haut niveau d’évaluation et d’intervention est lorsque ces sept intervenants sont les leaders fondamentaux : les hôpitaux, la police, les universités et facultés, les écoles, la santé mentale, les services de protection de l’enfance, et les services de probation.

6. Être très attentif aux cas de EMRV passés et actuels
Dans lesquels l’individu préoccupant faisant l’objet de l’évaluation a une connaissance excessive des incidents très violents dans le monde entier ou semble obsédée par cet incident, ainsi que d’autres incidents récents.

7. Être attentif aux personnes qui s’identifient à l’auteur des actes
Identification avec l’auteur des actes : « Plus un individu perturbé s’identifie à l’agresseur, plus il est considéré comme « à risque » et son niveau de risque augmente » Par conséquent, portez une attention toute particulière à la couverture médiatique sur les détails portant sur les délinquants antérieurs et des auteurs présumés. Le profil qu’ils créent et/ou qu’ils glanent dans les médias sociaux fournira aux membres de l’équipe de l’EMRV un aperçu de ceux qui peuvent présenter un risque contextuel élevé, parce qu’ils sont pris dans cette zone d’impact actuelle. Rappelez-vous que, dans plusieurs cas, les complots de deux personnes ou plus a commencé par des recherches en ligne qui ont également donné lieu à un « appariement virtuel ».

8. N’oubliez pas qu’une période critique est un « délai prévisible pour l’augmentation de la menace ou du comportement lié à la menace »
Qui s’étendra sur au moins deux semaines au-delà de l’importante couverture médiatique et des rapports des réseaux sociaux sur un incident seulement. Toutefois, comme nous l’avons mentionné plus tôt, en raison du chevauchement des zones d’impact des fusillades hebdomadaires en Amérique du Nord et de la répétition accrue et presque continue des faits sur les réseaux sociaux, nous avons déterminé qu’il s’agissait dorénavant d’une « période critique prolongée ».

9. Revue de l’intégralité de la base numérique
Tous les cas d’EMRV qui sont portés à votre attention doivent inclure un examen complet du comportement en ligne des individus et de leur empreinte numérique, car c’est là que nous trouvons les signes et les indicateurs pré-incident les plus flagrants. Le rôle que jouent les réseaux sociaux à la fois d’accroître le risque et de contribuer de façon importante à la collecte de données d’EMRV n’a jamais été aussi clair ou convaincant pour justifier l’activation du protocole d’EMRV. Il est impossible de déterminer avec précision le risque avec l’EMRV sans examiner l’ensemble de la base numérique de la personne concernée.

10. Accroître stratégiquement nos liens avec des individus préoccupants
Dans l’EMRV, nous affirmons que « plus une personne perturbée peut s’identifier à l’auteur des actes, plus elle augmentera son développement de symptômes » et donc son risque de violence. Mais l’inverse est également vrai que plus une personne peut s’identifier aux victimes de violence et de cela apprendre à ressentir de la compassion, plus elle réduira son risque si elle reçoit elle aussi de la compassion. C’est la raison pour laquelle la « dynamique du vaisseau vide » est si importante pour les interventions de type EMRV et de type trauma.

11. Accroître un leadership concret et visible
Dirigeants locaux du gouvernement, administrations scolaires, police, santé et autres. Les jeunes ont besoin de voir et d’entendre que TOUS les adultes travaillent ensemble pour les protéger. Nous avons appris par le passé que lorsque les jeunes reçoivent le message que nous (les adultes) ne pouvons pas les protéger ou ne prenons pas leurs craintes au sérieux, il y aura une augmentation de la possession d’armes, car les jeunes « s’armeront » tout simplement. C’est la dangereuse dynamique qui existe déjà dans beaucoup trop de villes.

12. Communiquez avec les parents et responsables légaux
En tant que leaders d’EMRV et SET, trouvez des moyens de communiquer avec les parents et les responsables légaux en général, mais plus particulièrement ceux qui, selon vous, pourraient avoir besoin de plus de soutien. Rappelez-leur que s’ils sont préoccupés par leur enfant (y compris un enfant d’âge adulte), ils peuvent communiquer avec nous. Nous avons inventé le terme « dynamique de la chambre » il y a des années parce qu’un grand nombre de fusillades de masse (un acte unique) s’est produit entre les mains d’auteurs de crimes dont la planification ait été faite dans leur chambre, après des découvertes évidentes. Rien n’a changé à cet égard et le fait que nous trouvions encore des preuves de planification confirme que les parents et les responsables légaux ont peut-être un des meilleurs accès à l’information sur le risque, mais beaucoup d’entre eux ne savent tout simplement pas où et comment demander de l’aide.

13. Santé personnelle
Le poids et l’importance du travail de l’EMRV et de la réponse en cas de Crise/Trauma indiquent que nous ne laissons pas la responsabilité entre les mains d’un seul chef désigné. Nous recommandons plutôt des systèmes de cogestion structurés afin que le chef désigné puisse être « libéré de ses responsabilités de leadership » de temps à autre pour veiller à ce que nous n’épuisons pas notre personnel clé responsable du leadership des EMRV et des SET. Les leaders et les co-leaders qui font le plus preuve de calme et qui sont les plus optimistes peuvent avoir une influence significative sur l’anxiété de notre système entier. Les dirigeants doivent être en mesure d’inspirer la confiance concernant le fait que nous pouvons très bien gérer notre situation actuelle et, par conséquent, réduire le niveau de risque au fil du temps. Grâce à une collaboration accrue et à des protocoles multi-parties prenantes organisés pour la prévention de la violence et l’intervention en cas de traumatisme, l’amélioration de la collectivité devient le résultat du renforcement du système.

14. Collaboration et consultation :
Si une équipe de l’EMRV se retrouve dans une discussion tendue pour savoir s’il faudrait activer ou non le protocole, votre décision a déjà été prise. Mieux vaut prévenir que guérir – activez le protocole EMRV. Cependant, étant donné qu’il y a tellement de nouvelles dynamiques associées au processus d’évolution moderne et à la manifestation de la violence sous toutes ses formes, notre conseil est simple : CONSULTER, CONSULTER, CONSULTER.

Modèle du Système d'Évènement Traumatique (SET) : Nouvelles dynamiques de la violence et des traumatismes lourdement médiatisés

« Les domaines de l’Évaluation de la Menace et du Risque de Violence (EMRV™) et de Réponse en cas de Crise & Traumatisme sont indissociables. »

Dans le modèle SET™ nous mettons l’accent sur le continuum traumatisme-violence où « la violence engendre souvent le traumatisme, mais le traumatisme peut aussi engendrer la violence ». Autrement dit, une personne dont la maison a été vandalisée trois fois au cours des trois derniers mois peut ressentir son anxiété très élevée parce qu’elle ne sait pas qui est le délinquant. Pourquoi sont-ils ciblés ? Est-ce que cela va se reproduire ? Le vandalisme est-il un précurseur de quelque chose de pire ? Pour diminuer leur anxiété en constante croissance, pour la toute première fois, ils s’achètent une arme à feu et, un mois plus tard, ils la pointent vers un étranger qui se trouve sur leur propriété, non pas pour causer du tort, mais pour demander de l’aide en raison d’une panne de voiture et d’une batterie de téléphone complètement déchargée qui les a simplement empêchés d’appeler pour avoir de l’aide. Mais dans les mains d’une personne maintenant « prête à la violence », le résultat est tragique. Une quantité importante de violence est « causée par un traumatisme ».

Un des principes du fonctionnement humain est que « plus l’anxiété grandit, plus le développement des symptômes est important ». Cela est vrai pour nous en tant qu’individus, familles, communautés et même nations : plus notre anxiété grandit, plus le développement des symptômes est important. En demandant à des milliers de professionnels de l’ensemble de l’Amérique du Nord au cours des trois dernières années s’ils « ont l’impression que l’anxiété sociétale est plus élevée aujourd’hui qu’il y a cinq ans », la réponse est généralement un « oui » retentissant. Superposez COVID-19 et un tir de masse et nous sommes dans une situation très précaire.

Puisque plus l’anxiété est élevée, plus le symptôme se développe, il va de soi que : « plus l’anxiété est faible et moins le symptôme se développe. » Cela signifie qu’avec les applications de l’EMRV et un regard sur la période critique prolongée du point de vue du SET, cela nous permettra de prendre des mesures pour réduire l’anxiété au niveau communautaire.

Que faire ?
1. Identifiez les personnes dans le besoin et recherchez-les :
En tant que leaders, identifiez tous les membres de vos communautés qui pourraient faire partie d’un groupe récemment ciblé par une fusillade de masse. Dans ces circonstances, les responsables locaux des systèmes et sous-systèmes devraient tendre leur main pour offrir un soutien dans les domaines où ils peuvent réellement apporter leur aide. Il peut s’agir d’un soutien émotionnel (« nous sommes avec vous »), d’un soutien physique ou financier.

2. Ne vous empêchez pas d’offrir de l’aide à quelqu’un parce qu’un leader vous le déconseille
Nous sommes tous engagés dans l’expérience humaine et un chef peut être traumatisé et dire que « tout va bien » lorsque beaucoup d’autres cherchent de l’aide, alors soyez stratégique. Trouvez d’autres leaders ou co-leaders qui pourraient être en mesure de combler les lacunes et d’inviter nous à joindre.

3. Communiquez avec d’autres groupes qui ont été ciblés.
De nombreuses personnes auront un « traumatisme ravivé » car une tragédie actuelle leur rappelle leurs propres expériences passées. Dans cette génération saturée de médias, les groupes qui ont été ciblés par la haine et la violence sont habitués à ce que les gens se présentent pour les aider lorsque les caméras enregistrent et que le monde regarde. Mais une fois que les médias sont passés à une nouvelle histoire, ils sont conscients de la rapidité avec laquelle l’abandon peut se produire. Cette dynamique à elle seule peut générer de la douleur et de la colère chez certains et contribuer au continuum traumatisme-violence.

4. Apporter un soutien réel
La prévention de la violence et le soutien aux conséquences à la suite de traumatisantes expériences sont efficaces lorsque tous les intervenants participent à l’établissement de relations continues, réelles et authentiques.

5. Les parents et responsables légaux doivent s’intéresser davantage aux enfants et aux jeunes dont ils s’occupent
Les parents et les grands-parents d’enfants adultes doivent accroître leur intérêt pour leurs enfants et leurs petits-enfants respectivement. Plus nous interagissons avec les enfants dans le climat actuel, plus nous constatons que, pour beaucoup, leur anxiété est très élevée en raison de la microdynamique et de la macrodynamique qui affectent leur vie. Cependant, comme les adultes ne leur parlent pas de la situation actuelle, beaucoup ne parlent pas avec eux. Il y a encore cette vieille croyance selon laquelle « si mon enfant a besoin de parler, il sait que je suis ici », alors qu’en réalité, si nous ne prenons pas les devants, il pense simplement que nous ne sommes pas là pour eux. Dans les foyers autrement bien intentionnés, nous avons des enfants et jeunes vides qui ne sont pas soutenus par des adultes sains et matures, et quand il devient évident pour eux qu’ils sont seuls, ils s’installent à plein temps dans les réseaux sociaux !

6. Promouvoir les échanges constructifs
Parents/responsables légaux et les professionnels qui s’occupent des enfants qui ont l’âge d’aller à l’école devraient se rencontrer pour avoir des échanges constructifs » entre nous au sujet de nos propres circonstances locales et ensuite s’organiser pour engager le dialogue avec nos enfants et nos jeunes pour des conversations significatives dans le but d’établir des liens plus visibles dans la vie de chacun.

7. Toute perte doit être traitée avec le même degré de compassion et de compréhension
Nous disons constamment « aux grands maux les grands remèdes », et c’est énorme. Malheureusement, la couverture médiatique du COVID-19 a dominé les news au point qu’elle est devenue un stimulus traumatisant pour tant d’autres qui perdent des membres qui leur sont chers car ils sont considérés par certains comme moins graves s’ils ne sont pas liés à au virus. Il ne faut pas faire de distinction entre les événements traumatisants : toute perte est importante pour les personnes touchées.

Le plus grand poids pour certains dirigeants dans certaines collectivités est de ne pas savoir comment travailler pour diminuer la fréquence et l’intensité de la violence ou comment réagir si elle devait se produire de manière très médiatisée. Il n’est pas nécessaire que ce soit la destinée de qui que ce soit. Nous comprenons que nous pouvons, avec des efforts, mieux cerner les menaces et intervenir avant qu’il y ait de graves actes de violence commis. Nous savons également que des équipes multidisciplinaires et multi-parties prenantes dotées de protocoles officiels d’évaluation de la menace de violence et d’intervention axée sur les systèmes peuvent ralentir et éliminer, au fil du temps, le continuum traumatisme-violence.

Sincèrement,

J. Kevin Cameron, M.Sc., R.S.W., B.C.E.T.S., B.C.S.C.R.
Expert Certifié en Stress Post-Traumatique
Diplomate, Académie Américaine des Experts en Stress Post-Traumatique
Directeur Exécutif, Centre Nord-Américain d’Évaluation des Menaces et de Réponse aux Traumatismes

Lionel Rabb, Président et CEO
Centre Nord-Américain d’Évaluation des Menaces et de Réponse aux Traumatismes (NACTATR US)

Conseillers Principaux et Contributeurs:
Dr. William Pollack
Dr. Marleen Wong
Dr. Tony Beliz
Patrick G. Rivard